samedi 29 décembre 2012

[GOLBEUR EN SÉRIES] Semaine 15

Dernier épisode de 2012. Featuring Doctor Who, Fringe, How I Met Your Mother et Skins. Non : ce n'est pas une spéciale séries qui ont duré vraiment trop longtemps.

👎 DOCTOR WHO (saison 7) [spoilers] Depuis que la série a été réactivée en 2005, les Christmas Specials ont pris l'habitude de ne compter que rarement parmi les meilleurs épisodes de la série, tout en étant dans le même temps régulièrement indispensables à sa bonne compréhension (ce qui, soit dit en passant, est légèrement contraire au principe même de Specials). L'exception qui confirme la règle étant évidemment le magnifique épisode "The End of Time" (2009), qui refermait la période David Tennant avec force larmes. Celui de cette année, pour sa part, n'a rien d'une exception. Ne serait-ce le plaisir de retrouver le Doctor après quelques mois d'abstinence, il faut même avouer que ce "The Snowmen" au concept pourtant alléchant était un épisode assez raté, bizarrement construit, pas très bien écrit et assez confus par instants, malgré quelques belles idées (ah ! ce Tardis dans les nuages...) Dans la droite ligne, en somme, d'une première partie de saison sept usant et abusant déjà d'ellipses perturbantes et de raccourcis narratifs inhabituels dans une série qui, dans ses meilleurs moments, avait pris l'habitude de se concentrer sur les atmosphères et les personnages secondaires de chaque épisode, de plus en plus fantomatiques depuis que Moffat a pris les commandes. On ne comprendra sans doute jamais comment le plus grand fan de la série, qui en avait écrit quelques uns des meilleurs chapitres, a pu à ce point la saccager à partir du moment où on lui a confié les clés du camion. Entre des intrigues fil rouge faussement complexes et surtout très prétentieuses, la multiplication des scènes d'action (le Doctor - modèle universalo-intemporel de non-violence - se bat désormais quasi tous les deux épisodes) et le sous-texte romantico-sexuel de plus en plus appuyé avec ses compagnes (Matt Smith a probablement roulé plus de pelles depuis trois saisons que ses dix prédécesseurs en quelques quarante-sept années)... Doctor Who continue d'absorber les gimmicks typiques des supernatural teen dramas américains, sans qu'on en comprenne bien l'intérêt (mis à part que sans surprise, la série n'a jamais aussi bien fonctionné à l'exportation). Russel T. Davies n'ayant apparemment pas prévu de revenir prochainement aux commandes, on va tenter de se consoler en se disant qu'en 2013, Neil Gaiman et Mark Gatis devraient à nouveau fouler le sol du Tardis. Mais la pauvre cabine téléphonique commence à être chargée, toute plus grande à l'intérieure qu'elle soit.

"Je sais, Jenna : ça fait deux fois que Steve te promet d'introduire ton personnage et le bute à la fin de l'épisode. Je vais lui parler, je te jure. Bisou ?"

👎👎 FRINGE (saison 5) [spoilers] L'enchaînement est parfait car, au fond d'eux, les scénaristes de Fringe aimeraient certainement travailler sur Doctor Who. Cette série qui peut s'auto-rebooter en permanence sans que ça dérange personne, décliner pendant deux ans en n'ayant qu'une mauvaise critique et demi, changer de thème aussi souvent de casting sans que quiconque ait l'idée saugrenue d'aller lui intenter en procès en n'importe quoi. Du coup, à leur humble niveau, ils essaient de faire pareil. Et quelque part, ils ont raison : en considérant que, sur la ligne de départ, leur série ne parlait de rien, qu'eux-mêmes n'avaient pas la moindre idée de ce qu'ils allaient raconter, et que toute l'intrigue sur les mondes parallèles n'était dans le fond qu'un coup d'un soir qui n'était pas parti en douce au petit jour... effectivement, oui, Fringe semblait toute indiquée pour se rebooter tranquillement, voire même mieux : s'auto-remaker, puisque c'est cette direction qui a clairement été choisie depuis l'étonnante (et très efficace) saison quatre. La preuve s'il en était besoin que les histoires de SF autorisant les futurs alternatifs sont au moins autant synonymes de liberté créative que de grosse flemme scénaristiques : puisque tout et possible, puisqu'aucune règle n'entrave les déplacements des personnages à travers le temps et l'espace, c'est donc qu'on peut tout se permettre, y compris le plus idiot ou le plus imbitable. Las, c'était compter sans ce con de public, qui ne semble pas apprécier, du tout, la tournure prise par la série pour son ultime saison. Passe encore qu'on lui sorte un futur à la con sur le mode du vingt-cinq ans plus tard. Mais qu'on lui supprime ses mondes parallèles, qu'on se débarrasse presque complètement de certains personnages (pauvre Broyles) et qu'on lui propose, pour la deuxième année consécutive, un remix pure et simple de ce qui a fait (l'improbable) succès des trois premières saisons... il ne faudrait peut-être pas exagérer. Cette saison cinq n'est pas si mauvaise et, ironie du sort plutôt amusante, c'est peut-être même l'arc d'épisodes le plus cohérent que Fringe ait jamais offert. Ce n'est pas difficile, vous me direz : une énième allégorie (peut-on d'ailleurs encore parler d'allégorie à propos d'un truc aussi peu subtil ?...) du nazisme ayant été substituée à la quasi totalité de la mythologie de la série, il n'y a pas grand-chose à faire coller, donc peu de risque de multiplier les incohérences. C'est plutôt dans ses replis, dans son sous-texte, que la saison déçoit et irrite. Comme par exemple lorsque Peter s'inflige la technologie des Observateurs, en devient un petit à petit... durant trois épisodes seulement, avant qu'Olivia ne le ramène dans le droit chemin, qu'il enlève le dispositif et redevienne ce bon vieux Peter Bishop, qu'on connaît et qu'on aime, même s'il ne sert à rien. C'est là, à ce moment, que l'on comprend que les scénaristes sont des branleurs qui n'ont que de la gueule : cette saison cinq se veut celle du grand changement avant la conclusion finale, mais elle ne transforme la série qu'à sa périphérie et, pour le reste, poursuit un objectif très exactement contraire : surtout, ne rien changer, ne pas faire évoluer les personnages, ni leurs interactions, ni rien qui pourrait nous emmener un peu trop loin dans la réflexion. Dans une bonne série, avec de bons scénaristes, le fait que la fille de Peter et Olivia soit devenue une bombasse du même âge qu'eux aurait pu créer quelque chose de gentiment malsain et vertigineux. Dans Fringe, l'idée est d'autant plus stérile que la jolie Etta meurt au quatrième épisode dans une indifférence quasi générale. Tout est dit.

Jolie, jolie... ok, elle un peu fade, Etta. En même temps l'actrice est supposée être la fille d'Anna Torv et Joshua Jackson, hein. On peut donc presque parler de trouvaille de casting.

👎👎 HOW I MET YOUR MOTHER (saison 8) [spoilers] Un jour, ce serait bien que quelqu'un se dévoue pour expliquer aux scénaristes de Friends How I Met que le relation entre Barney et Robin, tout le monde s'en branle. Cela fait quand même quelques saisons maintenant qu'ils nous les brisent avec cette intrigue créée quasiment ex nihilo pour un cliffhanger de fin de saison qui n'a excité personne. C'était rigolo sur le coup, mais vouloir nous le faire avaler comme la grande intrigue Ross/Rachel de la série ressemble tout de même un peu à une blague de mauvais de goût (c'est tout de même le pauvre Ted, l'éternel amoureux éconduit de la belle Robin... déjà qu'ils lui ont enlevé quasiment tout intérêt et tout embryon d'aventure, c'est un peu cruel de le dépouiller de la dernière chose qui lui restait...) Et si la saison précédente relevait étonnamment le niveau de la série, il n'est pas interdit de penser que le très bon personnage de Quinn n'y était pas pour rien. On peut même considérer que Bays et Thomas avaient réussi là où un paquet d'autres avaient échoué, en mettant en couple le personnage qui ne devait absolument pas l'être sans pour autant, jamais, ruiner ce qui faisait son charme. Las, Quinn a été virée et effacée de la mémoire collective du jour au lendemain, tout ça pour... quoi ? Oui, soutenir leur love story inepte entre Barney et Robin, comme si la série avait besoin de ça pour continuer (alors qu'elle n'a besoin de rien, elle a déjà Neil Patrick Harris... elle pourrait bien virer tous les autres et le mettre tout seul devant une caméra qu'on s'en ficherait pas mal et continuerait à regarder).

Et le Drawa de la série qui aimerait bien montrer des fesses vu qu'elle n'a rien à dire sauf qu'elle ne peut pas parce qu'elle est sur un Network est attribué à...

Mieux valait jamais que tard, finalement.

👎 SKINS (saison 6) L'an dernier, j'avais pris le temps d'analyser la non-évolution de Skins, en m'appuyant sur sa cinquième saison. Cette année, la non-évolution est telle que pour savoir ce que je pense de la sixième saison, vous n'avez qu'à relire mon article sur la précédente. La seule nuance est que cette fois-ci, rien n'existe, à tel point qu'on a l'impression d'à peine connaître les personnages une fois parvenu au dernier épisode. La prochaine fournée - qui sera la dernière - s'intéressera (quelle surprise, on ne l'avait vraiment pas vu venir !) aux vies d'adultes de plusieurs des héros de la série au fil des ans. Aucun personnage de cette troisième génération ne figurera au casting. Le genre d'annonce qui sonne un peu comme un aveu.

A part ça

Rien, très hivernale oblige. Vous avez donc d'autant moins d'excuses pour tarder plus longtemps à envoyer vos votes pour les WGTC? Drawas 2012. Il ne reste plus quelques heures pour élire Anna Torv plus mauvaise actrice dans un premier rôle. Ou une autre, mais vous comprendrez que je ne puisse décemment pas terminer un billet évoquant Fringe sans dire une méchanceté sur Anna. Il n'y a pas que les scénaristes de Skins qui ont un cahier des charges.

33 commentaires:

  1. "l'actrice est supposée être la fille d'Anna Torv et Joshua Jackson, hein. On peut donc presque parler de trouvaille de casting."

    Merci pour le fou rire!! :)

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    1. Oh, ce n'est pas un grand trait d'humour que d’effectuer un constat :-)

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  2. Le Tardis n'est pas plus grand à l'intérieur il est plus petit à l'extérieur !

    ;)

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    1. J'ai failli l'écrire mais je m'en serais voulu de déflorer la seule bonne vanna de l'épisode...

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  3. C'est vrai qu'il y avait pas mal de trucs un peu indigestes dans le DW de Noël. Et c'est vrai aussi que depuis que Moffat l'a repris sans être mauvais, c'est de moins en moins bien. Mais c'est un peu comme James Bond, même si on aime pas une époque c'est pas grave, on sait qu'on aimera peut-être la prochaine ^_^

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    1. Moui... tout le monde me dit ça, apparemment je suis le seul à savoir que la dernière fois que la série a décliné elle a fini par s'arrêter pendant plus de quinze ans...

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    2. Mais c'était devenu très très mauvais et plus personne regardait (en plus les Dr 7 et 8 étaient vraiment nuls). Rien à voir avec maintenant ^_^

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    3. Tu oublies Pierce Brosnan, non ? ;-)

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    4. Je n'ai rien à dire sur DW, pas encore regardé cette saison (pas envie). Mais je suis quand même impressionné quand je me rappelle qu'il y a deux ans, tu ne regardais pas cette série, et qu'aujourd'hui, tu la connais mieux que certains de ses fans...

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    5. J-C >>> haha, effectivement. Pauvre Pierce. Je le trouve tellement nul que je l'efface carrément de l'histoire ^^

      Cela dit, Pierce Brosnan reprend le rôle de Bond à peu près pile quand McGann reprend celui du Doctor. Donc la comparaison reste valide.

      Bloom >>> oui enfin je ne connaissais tout de même un peu Doctor Who, vu que je la regardais à la télé quand j'étais gamin ^^ Je m'étais d'ailleurs jeté sur le revival en 2005, avant c'est vrai de m'éloigner du brave Doctor durant quelques temps.


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    6. D'accord ! Je croyais avoir lu quelque part que tu découvrais la série dans son ensemble, mais j'avais mal compris.

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    7. J'ai effectivement avalé toute la série depuis le premier Doc il y a quelques temps, en vue d'un article que je n'ai jamais fini. Mais j'avais déjà vu un sacré paquet d'épisodes avant de m'attaquer à cet Everest ;-)

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    8. Dommage pour cet article. Le monde brûle de savoir quel est le top des Doctors du Golb :-)

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    9. Je vous trouve quand même un peu dur avec Doctor Who les gars. J'ai quand même souvenir d'épisodes très bons depuis que Moffat et Smith sont arrivés (celui avec la baleine, celui avec dans les grottes avec les anges, 'Amy's choice', le premier avec The Silence, l'épisode hommage à The Thing, bon d'accord ce ne sont pas les plus récents mais même dans la saison actuelle celui avec les cubes est très bien et un typique épisode Doctor Who je trouve)

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    10. Et j'oublie le super épisode avec la boucle temporelle (qui doit etre le dernier de la s5 si je dis pas de bêtise)

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    11. On disait que c'était de moins en moins bien, pas que c'était complètement nul. Encore heureux qu'il y ait eu de bons épisodes depuis trois ans, sinon on aurait tous arrêté de regarder depuis longtemps ^^

      Le problème, de manière générale, c'est que la série finira par devenir plus Moffatienne que Tardiesque, au rythme où ça va. J'imagine que c'est le revers de la médaille quand on catapulte showrunner un véritable auteur, avec dès le départ un style et des obsessions bien à lui. Parce que Moffat, même si beaucoup l'ont découvert avec DW, ce n'est pas que "Blink" (ni Sherlock). C'est aussi - et peut-être surtout - Coupling, Jekyll, Press Gang... des séries pleines d'idées renversantes et de coups de génie, mais souvent très brouillon(ne)s dans leur mise en application. Et c'est tout à fait ce qu'on retrouve chez le Doctor depuis la saison 5 : des idées souvent géniales, mais parfois très mal exploitées. Tu cites la boucle temporelle de - je suppose - l'épisode "The Big Bang", mais cet épisode est foireux quasiment du début à la fin ! L'idée est jolie mais absolument rien ne tient debout là-dedans, c'est probablement l'histoire de boucle temporelle la plus confuse et ratée que je connaisse ! Et c'est du pur Moffat dans le texte : essayer de faire compliqué quand on peut faire tellement simple (comparer les boucles de "The Big Bang" et de "Blink" est confondant, dans le premier on a un artifice de scénario totalement tiré par les cheveux, dans l'autre un modèle d'efficacité et même de pédagogie). Toute la série est à cette image depuis trois saisons : les scénaristes ont constamment les yeux plus gros que le ventre, se lancent des storylines tellement touffues qu'ils ne s'y retrouvent plus eux-mêmes, multiplient les incohérences et les cliffs qui ne servent à rien (l'apparition "surprise" de River Song dans "Let's Kill Hitler" a presque failli me faire abandonner la série tellement c'est gro(te)s(que), mais la substitution d'Amy quelques épisodes plus tard (enfin plus tôt) n'a guère plus d'intérêt, même si elle est beaucoup mieux gérée). Moffat, c'est tout le temps comme ça, le pire et le meilleur dans la même scène, il est quasiment le seul scénariste de la série depuis les années 80 à avoir su ajouter des choses marquantes et fondamentales à la mythologie de la série (River Song, les Anges...) mais dans le même temps il a lui-même cassé ses jouets (en sur-abusant de l'un et de l'autre jusqu'à saturation du spectateur ; résultat dans la saison 7, on n'est même pas surpris ni content de revoir River Song, et les Anges autrefois si terrifiants sont devenus des ennemis lambdas). Et je ne parle même pas des gimmicks qui font que les épisodes qu'il écrit lui-même ressemblent parfois à des remakes de ceux qu'ils écrits avant. Bref. La série semble rester la même car l'esthétique a peu changé depuis la saison 1 nouvelle version, mais en réalité l'écriture est radicalement différence de l'époque Davies, et c'est amusant d'ailleurs que tu sauves, de la saison actuelle, "The Power of Three"... soit donc l'épisode qui ressemble le plus à cette époque et le moins à du Moffat, un épisode effectivement typique d'avant qu'il prenne la tête du show, avec une bizarrerie inaugurale et une succession de séquences en apparence décousues, de surcroît un vrai stand-alone qui ne nous bassine pas avec une intrigue tortueuse comme celle qu'on voit déjà se dessiner autour de la nouvelle compagne du Doc. Le tout signé Chris Chibnall... qui a écrit les plus mauvais épisodes de la série depuis le reboot... si le fait que ce soit lui l'auteur du meilleur épisode de la saison (car je suis d'accord avec toi, c'est pour l'instant le meilleur), ce n'est pas la preuve d'un déclin généralisé... :-)

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    12. Dis, ça faisait longtemps qu'il n'était pas sorti ton rouleau compresseur! :)

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  4. A ce rythme là, on peut te demander ton top 10 arcs narratifs? ;-)

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    1. Pff, quel question de néophyte :-D

      On peut, mais ça n'aurait vraiment de sens vu que dans la série originelle ce qu'on appelle "épisode" est en fait une storyline en soi, subdivisée en 4, 5, 6... épisodes, parfois même plus (exemple : "The Dalek Masterplan", considéré comme un des grands épisodes classiques de la série... en est fait douze (les zodes étaient évidemment plus courts à l'époque)). Je ne suis pas clair, non ? Si non, se reporter à la liste des épisodes pour comprendre ce bordel (parce que revoir la vieille série est clairement un bordel, sans Wikipedia autant arrêter tout de suite).

      Bref, autant de me demander un top ten des épisodes, ce sera bien plus simple.

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    2. C'est même encore plus compliqué sur certaines saisons.

      Alors il vient, ton top ten ? :-)

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    3. (Je ne saurais te dire si t'es clair... vu que je connaissais déjà le problème- découvert en me faisant l'intégrale du 4eme Doctor.)
      Donc ton top 10 episodes si tu préfères (ou top 5 originel /top 5 reboot, as you want...)

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  5. -Fringe : en qualité de défenseur universel de cette série, dois-je encore répéter que j'adore cette série en dépit de tous ses défauts? Bizarrement (je dis bizarrement car, en tant que défenseur universel de cette série, je devrais aveuglement répondre à tous les pourfendeurs de Fringe), tu as raison sur bien des points. L'arc narratif autour de Peter qui s'injecte la super-diode des Observateurs était prometteur; sa conclusion, même si on a un cœur d'artichaut, est hâtive. L'apparition d'Etta dans l'équation est d'un grotesque absolu (voire effrayant) mais je trouve sa disparition ne l'est pas dans la mesure où elle catalyse la dimension affective de cette conclusion pour le couple Peter/ Olivia.

    Après, mis à part Walter "la star du show" Bishop, Fringe n'a jamais été une série qui soignait à fond la profondeur de ses personnages. Par quelques touches, elle nous les fait aimer et apprécier. Mais on n'est pas, je trouve, dans un registre à multiples couches psychologiques tel que pouvait nous l'offrir par exemple... Lost . Je veux dire... Astrid quoi. Personnellement, j'ai de la peine pour elle. En plus, on ne l'appelle jamais par son prénom :)

    Quant aux Observateurs, une allégorie sur le nazisme, oui pourquoi pas. Sur n'importe quel régime totalitaire également. Ce qui, dans le genre de l’anticipation, est un canevas classique ;)

    -HIMYM est en train d'atteindre le statut de sitcom la plus nulle du moment. Bon sang, j'ai toujours été suffisamment distant avec la série depuis genre 5 saisons et me contenter du peu de rires/sourires qu'elle pouvait me donner. Là, c'est tout bonnement de la m.rde en barre. Et carrément à cause de ce que tu dis : Barney et Robin ça ne fonctionne pas depuis le début mais pourtant les scénaristes continuent à vouloir persister dans cette direction. Droit dans le mur dans lequel ils se heurtent depuis une cinquantaine d'épisodes. Affligeant. D'autant plus affligeant que le premier épisode de cette 8ème année était probablement le meilleur que j'ai vu du show depuis longtemps et que la série vient d'être renouvelée pour une nouvelle saison.

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    2. Arrête de chercher à trouvers des excuses à Fringe comme ça, même toi il y a quelques semaines, tu m'as dit, je cite "ne recommence pas à regarder" ;-)

      Dire que la série n'a jamais soigné la profondeur de ses personnages en s'appuyant sur Astrid, dont la fonction narrative est à peine celle d'un téléphone portable, c'est tout de même un peu de mauvaise foi. Dieu sait qu'il y en a eu, dans Fringe, des épisodes pathos et des focales sur la psyché de son couple de héros. Les scénaristes ont fait ce qu'ils ont pu mais avec de telles flaques d'eau, jouées par des acteurs recrutés au physique, c'était difficile d'arriver à quelque chose.

      "Quant aux Observateurs, une allégorie sur le nazisme, oui pourquoi pas." Pas "oui pourquoi pas", juste "oui". Entre leur look et leur discours eugéniste, sans même parler du fait que la moitié d'entre eux a un nom à consonance germanique, le truc est quand même transparent ^^

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    3. Arrête de chercher à trouvers des excuses à Fringe comme ça, même toi il y a quelques semaines, tu m'as dit, je cite "ne recommence pas à regarder" ;-)

      ==> Oui. Pour le premier épisode seulement qui, il est vrai, m'a paru (même à moi ;) )aussi grotesque qu'effrayant.Tu remarqueras qu'ensuite, la chose s'arrange pour le mieux.

      Dire que la série n'a jamais soigné la profondeur de ses personnages en s'appuyant sur Astrid, dont la fonction narrative est à peine celle d'un téléphone portable, c'est tout de même un peu de mauvaise foi.

      ==>Tout à fait. Ironique également : )

      Dieu sait qu'il y en a eu, dans Fringe, des épisodes pathos et des focales sur la psyché de son couple de héros. Les scénaristes ont fait ce qu'ils ont pu mais avec de telles flaques d'eau, jouées par des acteurs recrutés au physique, c'était difficile d'arriver à quelque chose.

      ==>Là, j'avoue que je reste intrigué. Soit je suis devenu amnésique (ce qui pourrait être le cas) soit je reste convaincu que ce que tu me rapportes reste très minime. La star du show reste Walter; même lors des épisodes figurant dans le passé, où l'on revient soit sur Peter ou Olivia, Walter demeure l'élément essentiel du récit. Quant aux fait que les acteurs soient recrutés au physique, c'est le cours des choses depuis la nuit des temps visuels non ? Pour le talent, ça... Après, encore une fois, je n'ai rien à redire sur le jeu de Josh ou d'Anna (oui, je les appelle par leurs petits noms) ; celui qui me fout sur le postérieur à chaque fois, c'est John Noble : superbe d'humilité et de sobriété dans son interprétation alors qu'il incarne un type dérangé, mégalo, fou -et pourtant poignant- que d'autres auraient tendance à surjouer.

      "Quant aux Observateurs, une allégorie sur le nazisme, oui pourquoi pas." Pas "oui pourquoi pas", juste "oui". Entre leur look et leur discours eugéniste, sans même parler du fait que la moitié d'entre eux a un nom à consonance germanique, le truc est quand même transparent ^^

      ==> Qui? Windmark ? Mais tu n'as donc pas compris que tout ceci, toute cette conspiration n'a rien à voir avec une allégorie nazie mais plutôt hollywoodienne et dont le nom de code est Richard (OK,là, je suis allé loin j'avoue ^^)

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    4. Euh... combien de scènes sur la relation entre Peter et Olivia (et leurs réactions individuelles d'ailleurs) après la découverte de la "substitution" de cette dernière ? Et je ne parle que d'une seule saison, là. Olivia est en mode "je suis torturée/bloquée dans mes pensées/enfermée en moi-même" quasiment à chaque scène depuis cinq ans. Que Walter soit la star du show est une chose, enfin on va pas réécrire la série non plus. L'héroïne est et a toujours été Olivia, et les épisodes où elles confie ses doutes divers et variés sont malgré tout innombrables. Olivia et Peter ne sont quand même pas des personnages de Tintin, sans inconscient et ne vivant que pour l'aventure. Et si tel était le cas, entre nous, c'était pas la peine de nous infligé le supplice de leur amour contrarié pour tout et n'importe quoi cinq saisons durant.

      Quant au fait que les acteurs soient recrutés au physique partout, c'est indéniable. Sauf que bizarrement, dans d'autres séries, ils arrivent à recruter des acteurs qui savent jouer. Il y a une différence entre avoir écrit un personnage et préféré un acteur beau pour le jouer, et recruter un acteur beau pour jouer n'importe quoi, enfin on ne sait pas, on verra - on décidera en cours de route. Tu me diras cette phrase est quasiment un résumé de la première saison de Fringe :-)

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    5. (sinon je ne t'ai pas répondu sur HIMYM, je me rends compte... mais bon, il n'y a pas grand-chose à dire, cette saison est purement et simplement affligeante. Je crois que je n'avais jamais aussi peu ri devant une comédie.)

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    6. Supplice, supplice...ça ne vient pas tout de suite la romance, même si on se doute que ces deux-là vont tomber dans les bras l'un de l'autre ^^.

      Je ne serais pas aussi radical que toi concernant l'interprétation, que je considère comme l'un des points forts de cette série. Plus que la somme de plusieurs bonnes idées/ambiances/arcs narratifs appréciables mais qui résument assez bien l'expression qui veut que, parfois, un éléphant accouche d'une souris. Il n'empêche que l'on reste là dans le seul registre romantique. Probablement, et sans faire de psychologie de comptoir, parce que Peter et Olivia, deux êtres solitaires et réservés, ont trouvé dans l'autre une stabilité et une source de confiance. D'eux, sinon, on ne sait que peu de choses, suffisamment d'accord pour cerner les personnages et les apprécier (d'où ma remarque sur l'interprétation) mais c'est tout. Les scénaristes peaufinent beaucoup plus les nuances de Walter, je trouve.

      Bref, qui eut crû que l'on puisse dire autant de choses sur une série pareille hein ? ; ) Qui eut crû surtout que je puisse encore trouver des parades pour préserver l'honneur du show :)

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    7. Ben... c'est surtout toi qui ne tarit pas de choses à dire, hein ;-) Moi, j'en reviens toujours plus ou moins aux mêmes reproches ^^

      La romance commence relativement tard, c'est vrai, mais elle semble entièrement écrite pour illustrer l'expression "coïtus interruptus", et à la longue c'est assez pesant, je trouve. Dans le fond, cette romance n'apporte rien et ne sert - quasiment - à rien, sinon à boucher les (nombreux) trous dans le scénario. Mais à vrai dire dans Fringe, il y a très peu de trucs qui servent à quelque chose.

      Il est évident que Walter est bien plus approfondi que les autres, mais je ne vois pas vraiment cela comme une qualité du show, plutôt comme l'expression d'une faiblesse. C'est le fameux syndrome du "personnage locomotive", qui est survenu très, très vite dans Fringe (dès la saison 2, en gros quand il a été à peu près clair et net que Peter ne servirait jamais à rien et que les scénaristes ne savaient même pas pourquoi ils l'avaient inventé, à part pour... servir l'approfondissement du personnage de Walter). Le problème de Fringe est précisément qu'elle pourrait exister sans la plupart de ses personnages, et aussi le plus gros de son intrigue globale, et aussi... en fait, Fringe, et c'est flagrant dans cette saison où le gros de la mythologie a été glissé sous le tapis et où les personnages sont principalement dans l'action, est une série incroyablement vide, même lorsqu'elle est réussie (et les saisons 3 et 4 l'étaient clairement, à mon sens). A part une réalisation superbe et John Noble, il n'y a quasiment rien, dans cette série. Les acteurs ne sont globalement pas bons, quoique tu en dises (j'inclus d'ailleurs Lance Reddick là-dedans, qui bénéficie d'un énorme capital sympathie pour avoir joué dans Oz et The Wire mais n'en demeure pas moins un acteur plus que moyen), les intrigues n'ont strictement aucun intérêt la moitié du temps, tout y est très superficiel, l'humour y est assez convenu... en même temps on ne peut pas dire que ce soit mauvais, ce n'est pas le terme qui convient, c'est généralement plutôt sympa. Mais c'est juste incroyablement vain, comme show ^^

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  6. Le problème de HIMYM a toujours résidé dans ses personnages secondaires récurrents. Contrairement à Friends, elle n'en a jamais eu de forts : un Sandy Rivers ne vaut pas un Richard, un Ranjit ne vaut pas un Gunther, les parents des héros ne soutiennent pas la comparaison... etc ... A cause cela, HIMYM a épuisé ses personnages principaux très vite, trois, quatre saisons.

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    1. Tout à fait exact. Et, truc qui ne trompe pas, depuis trois saisons environs les moments les plus marquants de la série sont ceux avec les personnages secondaires ou les guests.

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