mardi 31 janvier 2012

Jeunesse se passe (et c'est heureux)

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A tous ceux qui préfèrent la rubrique Mes disques à moi (et rien qu'à moi) à la rubrique 10 Years After, je ne dirai qu'une chose : avouez que la seconde a tout de même cet indiscutable avantage d'offrir quelques belles tranches de rigolade. Chacun sait que je suis un masochiste de premier ordre, qui n'aime rien tant qu'à exposer ses goûts douteux et exhumer quelques cadavres hors du placard.

Pourtant, je me suis rarement senti aussi morveux qu'au moment d'écrire cette chronique. En 2002, j'étais déjà trop âgé pour que le fait d'aimer pleymo ait été excusable. Le neo-metal français, quelle purge ! Quelle arnaque. Qu'on se souvienne qu'à l'époque, ces gens faisaient la couverture de tous les magazines, qui voyaient en eux l'avenir du rock hexagonal. Bel avenir, en effet : la plupart de ces groupes ont disparu du paysage dans l'indifférence générale, et à peine une décennie plus tard, l'évocation des noms d'AqME ou Wünjo ne provoque que le rire gêné des gens sérieux, pour la plupart tombés dans le panneau de cette fusion sans âme et sans couilles.


pleymo était en quelque sorte le chef de file de ce courant pseudo-Do It Yourself (la plupart ont signé sur des majors en moins de temps qu'il n'en faut pour torcher un de leur morceau - soit donc très vite), et on ne peut nier à sa musique une relative efficacité si tant est qu'on l'écoute distraitement. Cela dit dix ans plus tard, la vacuité de cet album au titre affligeant saute inévitablement aux oreilles. Du mauvais metal mixé avec du mauvais hip hop ne pouvait donner qu'une mêlasse au bourrinage sans grand intérêt. La seule véritable qualité de morceaux comme "Tout le monde se lève" ou "Tank Club" est que les textes y sont incompréhensibles. Pour le reste Medecine Cake n'est que de murs de grattes génétiquement modifiés (le groupe était d'ailleurs notoirement mauvais sur scène, à la différence de ses camarades d'enhancer - les seuls encore audibles en 2012 au demeurant), scratches ringards et flow d'ado en colère parce que ses parents ont refusé de le laisser sortir un soir de semaine (notez qu'il vaut encore mieux cela que lorsque le chanteur se pique de... chanter).

Que cette musique ait pu avoir un tel succès à l'époque accrédite dangereusement la thèse d'une jeunesse cynique et décérébrée. Que j'aie pu, moi, y prendre du plaisir durant un bref laps de temps me laisse sans voix. En même temps, on a tous eu de sales périodes. Il m'est même arrivé de porter des casquettes alors...


👎👎 Episode 2 : Medecine Cake 
pleymo | Epic, 2002

12 commentaires:

  1. Bon Dieu... Même moi je ne suis pas tombé dans le piège pleymo!

    Bon, y préférer les premiers mauvasi albums de KoRn et les débuts de Muse était - il plus raisonnable?? J'en doute.

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  2. Comme Guic, j'ai échappé à Pleymo, et si si les deux premiers Korn, voir même le premier Muse, c'était plus raisonnable (il faut vraiment qu'on parle de Pleymo pour que je dise du bien de Muse).
    Par contre moi à l'époque j'étais fan de Incubus, et ça c'est la honte...

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  3. Moi j'aime bien Korn jusqu'à...non je peux pas le dire :-)

    Et j'ai adoré voir Enhancer sur scène c'est vrai!

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  4. (Et je ne relèverai pas la dernière ligne de cette chronique...)

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  5. Pierre-B: Quand je dis les "premiers mauvais albums" de Koprn, il faut bien prendre le truc dans son ensemble et comprendre par là "Issues" et " Untouchables"...
    Et sinon, Muse, les deux premiers restent sauvables, quoi qu'il arrive.

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  6. finalement je ne m'en tire pas si mal avec mes Guns...

    (c'est grave si je trouve la pochette sympa?)

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  7. C'est par cet artwork pour lequel y a eu plagiat?

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  8. la prochaine tu nous parles de PPZ30 ?

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  9. Marrant ça, à l'époque j'écoutais davantage Mass Hysteria, Pleymo était considéré en deçà je crois à l'époque.
    Est ce que je réécouterai ça maintenant... laissons le doute planer :).

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  10. Ce que j'adore avec ce genre d'article c'est que le masochisme est globalement la religion de chaque lecteur du Golb, et que donc plutôt que de se moquer cruellement de moi, chacun préfère venir battre sa coulpe (j'attends celui qui va avouer avoir aimé Kyo... parmi les jeunes lecteurs il doit bien y en avoir un ou deux qui avaient 10/11 ans à l'époque et qui ont été pris au piège...)

    Cela dit comme c'est quand même MON article, je suis obligé de m'humilier encore un peu pour conserver le trône.

    1. J'aime tous les albums de Korn jusqu'à Untouchables inclus. Oui, 2002. Et celui-ci est même un de mes préférés. Et d'ailleurs il se trouve toujours un ou deux morceaux plaisants sur les suivants, non ? Comment ça NON ?

    2. J'ai tout de même les trois albums de pleymo ET le premier EP. Tous originaux, de surcroît (je les vendrai bien mais de toute façon ça n'a plus aucune valeur aujourd'hui...)

    3. J'ai également les trois premiers albums d'Incubus. Originaux, oui monsieur oui madame. Je trouve d'ailleurs que les deux premiers peuvent encore s'écouter au second degré... c'est à partir du moment où ils se mettent à faire du post-grunge FM produit par Scott Litt que je ne trouve plus de mots...

    4. Mass Hysteria, je possède TOUS les albums jusqu'à 2005 (carrément), y compris l'EP live de 98. Et j'adorais ce groupe, que je n'écoute évidemment plus du tout aujourd'hui. Mais je garde des souvenirs de concerts hallucinants avec eux, notamment sur leurs premières tournées (j'ai été les voir à chaque tournée mais là je pense qu'il va être temps de finir ce commentaire ^^)

    5. PPZ30, c'est pas si dégueulasse... ^^

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  11. j'en suis resté à Korn, Linkin Park et Nightwish et j'ecoute toujours Deicide, enfin moins maintenant les voisins sont moins bruyant

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    1. Nightwish ? J'avoue ne jamais avoir trop testé ce genre de truc.

      Deicide beaucoup plus :-)

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