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[Article précédemment paru sur Interlignage] Si The Tallest Man On Earth avait subitement réactivé son vieux projet garage (les excellents et méconnus Montezumas) et avait décidé de réviser son Kinks et son Zombies, faisant produire le tout par Conor Oberst... le résultat ressemblerait sans doute à peu de choses près au nouvel album de Fishboy, adorable groupe texan que l'on pensait relégué ad vitam aeternam en seconde division twee. Comme quoi la persévérance paie : Fishboy, que globalement personne ne connaît par-ici, vient de sortir un des meilleurs albums de cette première partie d'année, sans doute l'objet pop le plus délirant et jubilatoire qu'il nous ait été donner d'entendre depuis l'Everybody Was In The French Resistance de l'an dernier, qu'il évoque d'ailleurs par éclats (dans tous les sens du terme).
Au menu ? Esthétique comics, voyage cosmique, cuivres insolents, emprunts impertinents (telle ligne de basse des Zombies ici, tel riff de Bowie là... on vous laissera retrouver). Et surtout une voix complètement fêlée, braillarde, régulièrement désopilante, de celles qui peuvent injecter du piment dans n'importe quelle guimauve (ce que Fishboy, précisons-le, ne produit jamais). Concept-album mignon et farfelu au possible, Classic Creeps pourrait sonner très très pop et très très léché, mais lorsqu'Eric Michener s'empare du micro, le choses ne peuvent rester lisses. S'il est le principal auteur de cette pépite de bubblepop qu'est Classic Creeps, il en est aussi la principale attraction. À lui seul, working-class heroe déjanté et timbre de pub-rocker qui en a vu d'autres, il assure la caution punk et injecte autant de grâce que de férocité dans la plus anodine ballade (au hasard : "Aspen2k").
Et puis bien sûr, il y a tout l'aspect "meta" auquel il est bien difficile de résister.
À chaque chanson correspond un comic-strip explicatif (ou pas) poilant (mais aussi un peu tragique), les uns et les autres étant évidemment reliés entre eux par une toile de fond dont nous ne spoilerons pas les tenants et aboutissants (d'autant que la BD, à l'instar de l'album, est disponible sur la page officielle de Classic Creeps). Sachez juste qu'il s'agit d'une bien sinistre histoire d'amour et de vol de fusée se terminant sur un cliffhanger si terrible qu'il laisse espérer une suite, voire vingt-cinq, puisque chaque morceau commence ici par un « A », ce qui autorise à espérer la même chose avec les « B », « C », « D »… bref. Du burlesque et du faussement innocent, ce qui n'étonnera personne venant d'un groupe dont le précédent album, il y a quatre ans, racontait l'histoire pathétique et désolante (quoique terriblement attachante) d'un garçon dont la destinée était, depuis sa plus tendre enfance, de sauver l'état du Texas à l'aide d'une unique chanson (la fin était tragique, car la société corrompit cette âme si pure).
À ne surtout pas manquer.
[Article précédemment paru sur Interlignage] Si The Tallest Man On Earth avait subitement réactivé son vieux projet garage (les excellents et méconnus Montezumas) et avait décidé de réviser son Kinks et son Zombies, faisant produire le tout par Conor Oberst... le résultat ressemblerait sans doute à peu de choses près au nouvel album de Fishboy, adorable groupe texan que l'on pensait relégué ad vitam aeternam en seconde division twee. Comme quoi la persévérance paie : Fishboy, que globalement personne ne connaît par-ici, vient de sortir un des meilleurs albums de cette première partie d'année, sans doute l'objet pop le plus délirant et jubilatoire qu'il nous ait été donner d'entendre depuis l'Everybody Was In The French Resistance de l'an dernier, qu'il évoque d'ailleurs par éclats (dans tous les sens du terme).
Au menu ? Esthétique comics, voyage cosmique, cuivres insolents, emprunts impertinents (telle ligne de basse des Zombies ici, tel riff de Bowie là... on vous laissera retrouver). Et surtout une voix complètement fêlée, braillarde, régulièrement désopilante, de celles qui peuvent injecter du piment dans n'importe quelle guimauve (ce que Fishboy, précisons-le, ne produit jamais). Concept-album mignon et farfelu au possible, Classic Creeps pourrait sonner très très pop et très très léché, mais lorsqu'Eric Michener s'empare du micro, le choses ne peuvent rester lisses. S'il est le principal auteur de cette pépite de bubblepop qu'est Classic Creeps, il en est aussi la principale attraction. À lui seul, working-class heroe déjanté et timbre de pub-rocker qui en a vu d'autres, il assure la caution punk et injecte autant de grâce que de férocité dans la plus anodine ballade (au hasard : "Aspen2k").
Et puis bien sûr, il y a tout l'aspect "meta" auquel il est bien difficile de résister.
À chaque chanson correspond un comic-strip explicatif (ou pas) poilant (mais aussi un peu tragique), les uns et les autres étant évidemment reliés entre eux par une toile de fond dont nous ne spoilerons pas les tenants et aboutissants (d'autant que la BD, à l'instar de l'album, est disponible sur la page officielle de Classic Creeps). Sachez juste qu'il s'agit d'une bien sinistre histoire d'amour et de vol de fusée se terminant sur un cliffhanger si terrible qu'il laisse espérer une suite, voire vingt-cinq, puisque chaque morceau commence ici par un « A », ce qui autorise à espérer la même chose avec les « B », « C », « D »… bref. Du burlesque et du faussement innocent, ce qui n'étonnera personne venant d'un groupe dont le précédent album, il y a quatre ans, racontait l'histoire pathétique et désolante (quoique terriblement attachante) d'un garçon dont la destinée était, depuis sa plus tendre enfance, de sauver l'état du Texas à l'aide d'une unique chanson (la fin était tragique, car la société corrompit cette âme si pure).
À ne surtout pas manquer.
Fishboy (2011 / sortie physique le 19 avril)
Cet album, c'est la bonne surprise du début d'année. Je connaissais pas (et l'ai découvert grâce à toi), mais c'est frais, fun, sympa, même si un peu triste...
RépondreSupprimerLa voix est fausse juste comme il faut, vivante surtout... Et c'est aussi tellement drôle...
En plus, il y a vraiment un côté extrêmement cinématographique... Putain de bon album. Vivement le B.
Excellent ! merci beaucoup !
RépondreSupprimerPar contre je suis un peu lâché et j'ai mis 5 au lieu de 4 ! Désolé pour l'erreur...
RépondreSupprimerPour moi il les valait :)
RépondreSupprimerAnyway!
Idem.
RépondreSupprimerLe 5 était mérité, pour moi. Disons qu'il ne le mérite pas en termes de qualité, mais le fait qu'on ne s'en lasse pas malgré les écoutes multiples...
Justement, je l'ai réécouté hier et je me suis dit que c'était un 4/6 ^^
RépondreSupprimerPeut-être qu'il aura son 5 en fin d'année, mais je ne suis pas sûr en fait...
Ah! j'adore, c'est trop marrant ce truc. Il vont vraiment faire tout l'alphabet?? Merci pour la découverte, les textes sont vraiment hilarant et la musique est vraiment cool.
RépondreSupprimerTout l'alphabet je ne sais pas, ça leur prendrait quelques années... mais le B a priori est assuré...
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