vendredi 28 mai 2010

Paradoxale Fringe...

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Après une première saison étrange, à la fin prometteuse mais aux carences largement évoquées dans ces pages, Fringe vient de boucler une suite tout aussi déroutante, parcourue par des passages de très grande qualité et des questions malheureusement moins souvent relatives aux mystères soulevés par l'intrigue qu'à l'écriture en dents de scie d'un programme semblant vouloir élever la frustration au rang d'art.

C'est qu'après tant d'espoirs déçus en 2008-09, on s'attendait à une seconde année placée sous l'égide du ça passe ou ça casse... or une fois plus et comme si c'était déjà devenu une habitude, on pédale carrément dans la semoule dès lors qu'il s'agit d'évaluer voire même de définir le dernier bébé de J.J. Abrams. On finit même par se poser la question qu'on ne devrait jamais se poser face à une bonne série : mais où veulent-ils aller ? Non qu'on ne prenne aucun plaisir à retrouver la bande de la Fringe Division. Ils sont attachants, assez marrants et, objectivement, carrément sexy. Le problème c'est qu'à plusieurs moments dans la saison, on finit par ne plus savoir ce que la série raconte. On en était resté à la fin de la saison un avec une histoire inattendue et assez excitante de mondes parallèles ; de cela, il n'aura été que très peu question durant les mois suivants. De cela comme du reste, d'ailleurs, les épisodes dits mythologiques se comptant sur les doigts des mains passé un départ tonitruant, et les scénaristes multipliant jusqu'à plus soif les épisodes stand-alone (ou de remplissage, selon que vous les apprécierez ou non). L'arc principal est de fait totalement dilué, lorsqu'il n'est pas tout simplement absent. Vous aimiez les monsters of the week ? Parfait : Fringe a inventé le concept de creep of the week, et déroule sa petite gallerie des horreurs d'un pas aussi décidé que son intrigue est chancelante - au point que le traditionnel et inaugural previsously on Fringe sonne la majorité du temps comme une boutade : ces épisodes ne suivent pour la plupart pas du tout (c'est TF1 qui va s'éclater pour la diffusion, tiens).

Et pourtant paradoxalement... c'est bien. Et même : c'est mieux. Pas génial, pas très bien... non : c'est bien, ça tient la route et ça procure chaque week-end frisson et plaisir. On est certes frustré de voir que la trame générale n'avance que très lentement, à l'exception bien sûr des trois derniers épisodes, exactement comme l'an dernier. Mais on ne se plaint jamais de retrouver le trio de héros - d'autant que l'excellent John Noble est désormais bien plus mis en avant (un plus indéniable). Si le slogan de Fringe aurait pu être l'an passé quelque chose comme beaucoup de bruit pour rien, le cru 2009-10 retrouve la sens de la mesure et commence tranquillement à s'installer parmi les petites habitudes du sériephage. Comme quoi c'est fou ce que ça fait, la constance : si l'on excepte les questions d'arc narratif, il faut bien reconnaître que chaque épisode est impeccablement ficelé, joué et mis en scène - ce qui était loin d'être le cas jusqu'alors. Aussi ne se sent-on pas vraiment le cœur à saquer : ce serait injuste, on a passé une très agréable saison en compagnie de cette série visuellement toujours aussi classe et chiadée. Pas de quoi crier au génie ni remplacer Supernatural dans notre cœur, soit. Mais pas de quoi non plus crier à l'arnaque ou réclamer la fin du supplice. Tant pis si du coup, lorsque les scénaristes reviennent avec leur histoire de mondes parallèles, on avoue ne plus en avoir grand-chose à carrer...


Fringe (saison 2), créée par J.J. Abrams, Alex Kurtzman & Roberto Orci (FOX, 2009-10)


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19 commentaires:

  1. Euh, désolé, Thomas, j'ai essayé trois fois de poster un message sur Joy Division et ça marche pas. Bizarre.
    Sur le thème de cet article, je n'ai rien à dire!
    ;-)

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  2. Ah... pourtant les commentaires ont l'air de marcher normalement...

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  3. Arf tu me devances encore de quelques jours. je ne lis ça qu'après avoir fini mon article histoire de ne pas être influencé :)

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  4. C'est vrai que la saison est construite tout pareil que l'an dernier avec un début qui claque puis du vent pendant dix épisodes et puis subitement une dernière ligne droite qui déchire. Je suis un peu sceptique, même s'il y a vraiment eu de très bons épisodes.

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  5. Les mystères d'Internet! C'est passé à la quatrième édition. Désolé pour la pollution dans ce sujet-ci. Ecrase mes commentaires, si tu veux!

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  6. Fringeophile je suis depuis peu, c'est un plaisir !

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  7. y a un truc que j'ai pas compris, c'est la réapparition dans je ne sais quel épisode de charlie le collègue de olivia qui était pourtant mort. Sinon fin excellente et émouvante.

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  8. Moi c'est tout le contraire, j'ai vraiment aimé la saison mais la fin je l'ai trouvée très, très très convenue...

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  9. Beaucoup de mal avec cette série. D'une part, les acteurs sont assez mauvais (John Noble excepté). D'autre part, ce côté "fourre-tout" SF m'ennuie beaucoup. Je crois que j'ai vu trop de choses dans le genre, il en faut plus que Fringe pour me surprendre. Lost, en comparaison, réinvente. Fringe recycle, parfois bien, souvent assez mal.

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  10. C'est vraiment sévère ce que tu dis des comédiens. Joshua Jackson a vraiment trouvé sa place (c'est en partie parce qu'on a oublié qu'à l'origine sont personnage était un arnaqueur baroudeur, ce en quoi je t'accorde qu'il n'était pas du tout crédible), John Noble est génial, et même Ana Torv, très nulle au début, a tout de même pas mal gagné en densité...

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  11. Anna Torv a gagné en densité ? Que veux-tu dire ? Qu'elle a rembourré son soutien-gorge ? Car niveau "densité de jeu"...

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  12. J'ai enfin réussi à voir le dernier épisode, je peux enfin commenter sous cet article.

    Pas vraiment d'accord avec toi, d'ailleurs, cette saison 2 reste quand même assez axée sur la guerre entre les deux univers parallèles.

    Enfin, je crois. En fait, impossible de me souvenir de quoi parlaient les épisodes en milieu de saison...

    Ce qui prouve sûrement que tu as raison, donc.

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  13. Tiens sinon, Marc me rappelle qu'en effet, y'avait un épisode où l'agent Charlie était bizarrement vivant, bien que mort un peu plus tôt...
    Et sauf si j'ai rien pigé, c'était pas une question d'univers parallèle. Ca ressemblait plus à une merdouille de montage, genre épisode stand-alone diffusé au mauvais moment...

    Autre pétouille: la fliquette qui apparaissait dans l'épisode 1 de la saison 2 et qui n'est pas revenue depuis, c'était quoi l'intérêt? Tester un perso, voir si la sauce prend, et le balancer finalement parce que ça ne marche pas?

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  14. Pour répondre à Marc : ils ont diffusé au milieu de la seconde saison l'épisode 22 de la saison 1 qui était resté bizarrement inédit. Mais cela dit là-bas ils ont communiqué, il y avait pas d'ambiguité sur ce point. Par contre j'ai vu en effet des sites de stream qui le présentaient comme un épisode de la saison 2, ce qu'il n'était pas.

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  15. DNDM >>> "assez axée sur"... oui, mais pas complètement, non. Le début pourtant m'a fait croire qu'on avançait vers un format feuilleton... les quatre premiers épisodes s'enchainaient bien, et puis les loners sont arrivés et ont cassé la dynamique. Résultat entre "August" (2x08) et "Jacksonville" (2x15), la mythologie n'avance pas d'un poil. Et encore je suis généreux, puisque "Jacksonville" parle de tout autre chose et n'est mythologique que dans ses dernières minutes...

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  16. Je viens (enfin) de regarder les quatre 1ers épisodes de la S1. Je m'arrêterai là.

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  17. @Thierry

    J'ai fait comme toi ;-)...

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  18. Ce qui s'appelle faire la paire... :-)

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