lundi 29 mars 2010

The Dillinger Escape Plan - Exploding Ass

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J'ai beau le dire chaque fois en rigolant, il est surtout important de noter que je le dis à chaque fois : je ne comprends rien aux styles musicaux. Il y a des moments où tout cela me semble tellement poreux, tellement vaseux et tellement absurde que je me goure systématiquement. C'est ce que je faisais dire à Roger dans une récente chronique de l'album de These Monsters :

"Aujourd'hui moi, j'suis un peu paumé. Quand mon gosse y me met un disque (un "skeud", lui, il appelle ça), j'arrive jamais trop à dire c'que c'est. Je me plante tout le temps, un coup j'dis metal mais c'est du hardcore, un autre j'dis hardcore mais c'est de l'indie-rock... j'pige plus grand-chose ("j'entrave qu'dalle" qu'y dirait, mon gamin)... enfin c'est un peu n'importe quoi."

Autant vous l'avouer : Roger est de tous mes personnages récurrents celui dans lequel je me reconnais le plus. Je l'ai encore expérimenté pas plus tard que la semaine dernière, quand m'est arrivé entre les mains le nouvel album de The Dillinger Escape Plan, botteurs de cul diplômés de l'école du New Jersey que m'avait fait découvrir il y a quelques années maintenant mon camarade SysTool. Grosse baffe dans la tronche dès le premier titre ("Farewell, Mona Lisa" = adieu finesse ?), breaks de chant éthéré très neo-metal dans l'approche, guitares fantassines et saine brutalité. Des cassures rythmiques à tous les coins de morceaux ("Crystal Morning"), des embardées thrash comme on n'en voit guère plus que chez quelques gloires des 80's ("Room Full of Eyes"), des lyrics paranoïaques et rageurs juste ce qu'il faut... et, dans l'ensemble, une musique qui a tout pour faire peur à (en vrac et dans le désordre) : ma mère, mes voisins, ma concierge, mon chat et même le punk au coin de ma rue (qui a une grosse crête et un chien qui pue mais qui - avouez que c'est pas de bol - porte un badge The Exploited, dont seule l'iconographie peut éventuellement être considérée comme effrayante (mais seulement pas les petites vieilles du quartier)).

Je m'apprêtais donc tranquillement à écrire une chronique élogieuse pour saluer l'un des meilleurs abums de metal de l'année. Vous imaginerez sans peine ma surprise lorsque je découvrai, par le plus grands des hasards, qu'il ne s'agissait pas de heavy metal mais de mathcore, genre dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Alors bien sûr, j'imagine sans peine qu'il s'agit d'un dérivé du math-rock, mais en hardcore. Certes. Mais le math-rock étant déjà à la base dérivé du hardcore, que doit-on en déduire ? Ne serait-ce pas comme si le Front de Gauche se mettait à virer social démocrate tout en essayant de nous expliquer qu'il est tout de même très différent du PS ? Ah et puis il y a plus drôle : figurez-vous que certains affilient parfois le groupe à l'indie-rock (!!!) et que même qu'il paraît que ce qui est génial chez eux, c'est qu'ils incorporent plein d'éléments jazz dans leur musique. Je vous avoue que j'ai bien écouté, je n'ai pas vraiment trouvé où était Coltrane (ni Davis ni aucun autre) dans ce (très bon) Option Paralysis. Je suppose donc que c'est une allusion discrète aux influences prog dissimulées ici ou là.

Bref, je ne comprends rien aux styles musicaux. Aussi, je ne vous recommanderai pas ce disque comme étant l'un des très bons ouvrages de metal de l'année. Promis juré. Cela dit si vous aimez le metal et que vous n'avez rien contre les étiquettes débiles...


Option Paralysis, de The Dillinger Escape Plan (2010)




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14 commentaires:

  1. Je ne saurais pas t'expliquer précisément la différence. Moi, je la sens, parce que j'aime le hardcore, et déteste le metal. Je sais, je ne t'aide pas... :)

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  2. mouais le passage au chant clair (limite neo?) n'est pas des plus digestes...

    tiens, y'avait longtemps que The Exploited n'avait pas eu droit à son petit crochet ^^

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  3. Moi c'est même pas que je ne comprends plus la topologie des courants musicaux... C'est juste que j'en découvre chaque jour (math-rock ^^??)
    (Bientôt le punk progressif, je vous le dis...

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  4. tu sais Guic', après avoir lu il y a quelques années que certains classaient les Butthole Surfers comme du Punk psychédélique... ^^

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  5. Certes j'ai gardé un esprit jeune, mais là, je dois dire qu'après 28 secondes j'ai arrêté les frais, le sonotone sifflait trop. :D

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  6. Doc >>> il y a tant de mauvais groupes ! je ne peux pas contenter chacun. D'ailleurs tu me fais penser que ça fait longtemps que j'en n'ai pas mis une à GBH...

    Guic' >>> en même temps tu ne crois pas si bien dire, car le math-rock ça peut effectivement être considéré comme du hardcore progressif.

    Mémé >>> mais tu l'as réglé sur low ! c'est pour ça ! :D

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  7. Putain t'as réussi à parler de DEP sans mentionner Faith No More. Chapeau :)

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  8. C'est marrant parce que j'adore FNM mais honnêtement, le rapport ne m'a pas vraiment sauté aux oreilles...

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  9. Pourtant le style exact c'est du FNMcore... :)

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  10. Je croyais que c'était du math-Patton :-)

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  11. Ah ah mdr ! Je te l'accorde celle là :)

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  12. Mathcore, metal, hardcore, on s'en fout, DILLINGER ESCAPE PLAN est un peu tout cela sur Option Paralysis, et beaucoup plus, finalement!

    Très bon album, mais en deça des 2 précédents en termes d'efficacité!

    SysT

    PS : Merci pour le link!

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  13. M'en fous, je reste sur math-Patton ^^

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