jeudi 17 décembre 2009

VIOL collectif à l'ENS

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Ambiance MTV Unplugged pour le premier concert parisien de VIOL (pardon... d'Ernesto Violin - ce qui revient cela dit au même), avec étudiants tout partout (on est à l'ENS) quoique pas assis par terre, atmosphère intimiste et graffitis sur les murs. L'artiste nous épargna heureusement l'affreux gilet en laine, mais notons toutefois qu'il ne joua pas debout - c'est excusable vu qu'il venait de partir pour deux sets d'une heure chacun. De quoi satisfaire les exigences en matière de répertoire de quasiment chaque spectateur, et même s'autoriser quelques incursions réjouissantes dans le prochain album (qui s'annonce sous les meilleurs auspices - mais qui en doutait vraiment ?).
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Mon objectivité étant évidemment en jeu au moment d'évoquer cette prestation, j'aurais aimé trouver quelque défaut bien crado histoire de sauver l'honneur. Il faudra repasser : le concert de Violin fut quasiment irréprochable, même le son et la bière s'avérèrent au poil. Certes un ou deux titres passèrent moins bien à la moulinette guitare/voix ('Treasure Island', par exemple... mais moins à cause du traitement que parce que c'est un morceau typiquement introductif se révélant beaucoup moins percutant lorsqu'il n'est pas en ouverture de Love Boat) mais dans l'ensemble les deux sets furent de haute tenue (avec léger avantage pour le second), certains passages tutoyant de très près la grâce ('The Funerals of Mr Love', 'Grace Bedell's Plea', 'The Sperm-White Whale' ), les nouveaux titres s'insérant merveilleusement à l'ensemble et les reprises tenant remarquablement la route (on vous a menti, lecteurs : 'Mother of Earth' n'est pas une chanson du Gun Club, mais de VIOL ! Et par pudeur vis-à-vis de Bryan Ferry nous n'évoquerons pas la version bluffante d''It's All Over Now, Baby Blue').

Pas sûr du reste que Violin gagnerait vraiment à embaucher un backing-band tant il tient parfaitement la scène, avec une maturité tellement impressionnante qu'elle en arriva presque à détonner avec le contexte : ce n'était pas le show d'un jeune artiste débutant que nous étions venu voir ; nous étions venu applaudir, dans un endroit pour le moins improbable, un songwriter accompli venant de publier l'un des meilleurs albums de l'année.

Son anonymat, à force, finira un jour ou l'autre par devenir suspect.

Pour écouter le dernier album, c'est ici : http://www.mediafire.com/?1xjkdy1ymig