Plus encore qu'un écrivain de talent l'auteur de The Wicked City était un conteur hors norme, le genre de vieux monsieur qu'on imaginerait sans peine s'asseyant au coin du feu pour nous narrer à voix basse des historiettes incroyables (on peine d'ailleurs à croire qu'Isaac Bashevis Singer ait jamais été jeune mais ici s'arrêtent ses points communs avec Pierre Bellemar).
A tout ceux qui en douteraient ce recueil succulent, sobrement intitulé en français Le Fantôme, devrait servir de piqûre de rappel. Vingt-deux petites vignettes extraordinaires écrites dans un style flamboyant, des histoires d'amour qui finissent mal, des aventures tragicomiques... aucun phénomène véritablement surnaturel répertorié au terme de la lecture - qu'importe : le père spirituel de Philip Roth ne manque ni d'humour ni d'inventivité dès lors qu'il s'agit de croquer ses contemporains de cette plume tendre qui fait les grands chroniqueurs. Rompant avec la veine folkorique pontifiante qui plombait passablement son Gimpel the Fool, il retrouve ici dans la forme courte la verve de ses romans et arrachera à n'en pas douter moult sourires aux amateurs de paraboles faussement candides. Soit, il s'agit là de l'ouvrage mineur d'un auteur majeur, qu'on oubliera sans doute passé l'été pour revenir à des Singer plus sérieux... il n'empêche que sa lecture est des plus plaisantes lorsqu'on n'a pas envie de se prendre la tête pendant les vacances (ni d'écrire une longue critique ?) mais qu'on aime trop la littérature pour se fader un de ces indigestes polars de l'été.
A tout ceux qui en douteraient ce recueil succulent, sobrement intitulé en français Le Fantôme, devrait servir de piqûre de rappel. Vingt-deux petites vignettes extraordinaires écrites dans un style flamboyant, des histoires d'amour qui finissent mal, des aventures tragicomiques... aucun phénomène véritablement surnaturel répertorié au terme de la lecture - qu'importe : le père spirituel de Philip Roth ne manque ni d'humour ni d'inventivité dès lors qu'il s'agit de croquer ses contemporains de cette plume tendre qui fait les grands chroniqueurs. Rompant avec la veine folkorique pontifiante qui plombait passablement son Gimpel the Fool, il retrouve ici dans la forme courte la verve de ses romans et arrachera à n'en pas douter moult sourires aux amateurs de paraboles faussement candides. Soit, il s'agit là de l'ouvrage mineur d'un auteur majeur, qu'on oubliera sans doute passé l'été pour revenir à des Singer plus sérieux... il n'empêche que sa lecture est des plus plaisantes lorsqu'on n'a pas envie de se prendre la tête pendant les vacances (ni d'écrire une longue critique ?) mais qu'on aime trop la littérature pour se fader un de ces indigestes polars de l'été.
👍 The Image & Other Stories [Le Fantôme]
Isaac Bashevis Singer | Farrar, Strauss & Giroux, 1985