samedi 5 août 2006

Destins - Et si trop de Mauriac tuait le Mauriac ?

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Pour changer, Mauriac nous parle dans ce roman de bourgeois de province dominés par la figure d’une femme castratrice. Ce n’est pas une mère, mais une belle mère. De toute façon ça revient au même…

Je vais être honnête : je suis loin d’avoir adoré Destins. Ca ne tient pas au roman en lui-même, sublimement écrit, je pense que ça vient de moi : j’ai eu l’impression de l’avoir déjà lu. Derrière le portrait d’Elisabeth Gornac se dessine, en filigranes, celui de Brigitte Pian (alias La Pharisienne), que Mauriac brossera avec autrement plus de virtuosité une quinzaine d’années plus tard.

Je ne pense pas que cela puisse nuire à la lecture de quelqu’un qui tomberait par hasard sur ce livre méconnu (à raison, pour une fois), mais quelqu’un qui connaît vraiment bien Mauriac et plus spécialement La Pharisienne aurait une désagréable impression de déjà vu et ne prendrait probablement pas beaucoup de plaisir ici…

Bien entendu, je ne vais pas mettre une note en dessous de la moyenne à ce livre qui, s'il n’est pas aussi brillant que certains autres Mauriac des années 20, ne mérite pas pour autant d’être massacré. Mais je ne saurais que trop conseiller à ceux qui souhaitent découvrir Mauriac de le faire avec un roman plus réussi et mieux maîtrisé…


👍 Destins 
François Mauriac | Le Livre de Poche, 1928